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06.08.2002





























Le Monde: "Montevideo cuenta con el dinero del FMI para evitar la caída de su sistema bancario"

Montevideo compte sur l'argent du FMI pour éviter la faillite de son
système bancaire

Le fmi ,la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement
(BID) ont décidé conjointement, dimanche 5 août, de porter à 1,5 milliard
de dollars - dont 800 millions d'argent frais - les fonds mis à la
disposition de l'Uruguay pour tenter de surmonter sa crise de liquidités.
Sans attendre l'accord des conseils d'administration de ces institutions,
qui se réuniront en milieu de semaine, ni le vote final par le Parlement
uruguayen d'une loi visant à consolider le système bancaire, c'est le
Trésor américain qui va sortir son carnet de chèques.


Dans un communiqué, le secrétaire américain au Trésor, Paul O'Neill, a
confirmé que Washington allait débourser immédiatement cette somme, qui,
espère-t-il, permettra d'alléger les "pressions intenses" qui pèsent sur
l'Uruguay.

Pour les institutions de Bretton Woods comme pour la Maison Blanche, ces
fonds serviront à garantir 100 % des dépôts à vue et à terme libellés en
dollar dans les banques privées et publiques. Il est essentiel, a ajouté
M. O'Neill que "la population uruguayenne et les milieux d'affaires aient
accès à leurs dépôts pour préserver le système de paiement de l'économie".

Celui-ci est paralysé après la décision du gouvernement, mardi 30 juillet,
de fermer les banques dans une tentative pour juguler l'hémorragie des
capitaux et éviter la cessation de paiement du pays.

Les réserves de la banque centrale ont fondu de 78 % depuis janvier et,
selon l'agence de notation Fitch, qui, comme sa collègue Standard & Poors,
a déclassé la note de l'Uruguay, elles continuent à diminuer. Au cours des
deux derniers mois et malgré le soutien affiché du FMI (Fonds monétaire
international), le rythme des sorties de capitaux a dépassé les 500
millions de dollars par mois.

Le tableau dressé par l'agence est des plus sombres. "Même si une solution
est trouvée pour freiner la fuite des capitaux, l'Uruguay, qui entre dans
sa quatrième année de récession, restera sous pression". Selon Fitch, le
PNB devrait chuter de 7 % en 2002 et les chances de redressement de
l'économie sont étroitement liées à celles de l'Argentine, son principal
partenaire commercial. La dette publique devrait excéder 80 % en 2002 et
il est peu probable que l'objectif ambitieux de réduire le déficit public
de 4,1 % en 2001 à 2,5 % du PNB en 2002 soit atteint.

LA COLÈRE DE LA RUE

L'Uruguay traverse la plus mauvaise passe de son histoire. Frappé de plein
fouet par la crise argentine mais également par la maladie de la vache
folle, qui lui a interdit d'exporter pendant des mois, le gouvernement de
Jorge Battle avait lancé en mars un train de mesures impopulaires pour
réduire le déficit fiscal. La décision, fin juin, de laisser flotter le
peso pour redonner de la vigueur aux exportations a fait l'effet d'un
détonateur et révélé la faiblesse structurelle du système bancaire. En un
mois, le peso a perdu 50 % de sa valeur. Dans le même temps, les prix à la
consommation ont augmenté de 5 %.

Dans un pays où près de 16 % de la population est au chômage (selon les
chiffres officiels), la fermeture des banques et la dégradation du niveau
de vie a déclenché la colère de la rue la semaine dernière. Pour éviter de
nouveaux pillages, quelque 5 000 policiers ont été mobilisés.

L'intervention des Etats-Unis dans la crise uruguayenne souligne leur
inquiétude de voir un nouveau foyer d'instabilité se développer et
contrarier le projet de grande zone commerciale des Amériques. Mi-juillet,
le conseiller du président américain pour l'Amérique latine, Otto Reich,
avait déclaré que "le redressement économique du cône sud convient aux
Etats-Unis pour de nombreuses raisons : politiques, stragétiques,
économiques et, même si celles-ci n'existaient pas, les raisons
commerciales le justifieraient".



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